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LA SERVANTE MAÎTRESSE et LE TABLEAU PARLANT

Quand, le 1er août 1752, le signor Eustacchio Bambini et sa troupe de comédiens itinérants présentent à l’Académie royale de musique La serva padrona de Pergolèse, jeune musicien trop tôt disparu, ils ne se doutent pas qu’il vont déclencher une polémique enflammée : la « querelle des Bouffons ». Deux clans s’opposent à coups de pamphlets cinglants : les défenseurs de la tragédie lyrique « à la française » autour de Rameau, contre les partisans de l’« opera buffa », genre populaire de la musique italienne, emmenés par Rousseau dont la Lettre sur la musique française mit Paris en émoi.

Naissance de l’opéra comique : deux ans plus tard, les bouffons de Bambini, renvoyés par le Roi de l’Académie royale, rejoignirent le théâtre des Italiens. L’avocat Baurans francisa le livret. On abandonna les récitatifs au profit de dialogues parlés et La serva padrona devint La Servante Maîtresse, jouée par Madame Favart. De cette fusion entre la musique italienne et l’esprit français naquit un genre nouveau : l’opéra comique. Cette Servante Maîtresse, revisitée, reste fidèle à l’original. Elle conserve notamment les deux personnages principaux, inspirés de la commedia dell’arte : Zerbine (Serpina), amoureuse de son maître, Pandolphe (Uberto), va imaginer un stratagème pour s’attacher le coeur du bougon personnage et l’épouser.

Avec Le Tableau parlant, créé en 1769, Grétry signe sa première oeuvre comique sur un livret d’Anseaume. Cette oeuvre attachante fut une des préférées de Grétry et resta toute sa vie au répertoire. Il s’était, lui aussi, imprégné de la musique italienne grâce à une bourse d’études à Rome. « Il n’y a jamais eu de compositeur qui ait su adapter plus heureusement que Grétry la mélodie italienne au caractère et au génie de notre langue » (sic), écrira Grimm dans sa correspondance en 1779. On le qualifia même de Pergolèse français.

Le Tableau parlant s’inspire lui aussi de la commedia dell’arte. On retrouve Cassandre, le barbon, Colombine, la servante délurée, accompagnée de son galant, Pierrot. Et pour compléter, un couple d’amoureux, Léandre et la belle Isabelle. Bien sûr, le barbon veut épouser sa pupille Isabelle. Dépitée par la longue absence de Léandre, neveu de Cassandre, celle-ci décide d’accepter la proposition de son tuteur, mais le retour du jeune voyageur remet en cause ce mariage malheureux, non sans une dernière pirouette du colérique vieillard.

On voit bien la similitude des personnages, le même ressort comique dans la tradition de la commedia dell’arte et le même positionnement esthétique : francisation d’un ouvrage italien, d’une part, et inspiration italienne d’un ouvrage français, d’autre part. Tout nous invitait à mettre ces deux ouvrages en miroir. Pour respecter la dimension historiquement populaire de ces deux pièces, nous avons choisi de les traiter sur le modèle des personnages de lanterne magique pour les costumes, avec un soupçon de modernité pour le décor, dans la gaîté d’une parade du « théâtre de foire ».

Bernard Grimonet


LA DISTRIBUTION



Direction musicale : Luc Coadou

Luc Coadou mène une triple carrière de chanteur, directeur musical et pédagogue. Sa voix de baryton le mène à se produire sur de grandes scènes telles le Royal Albert Hall et Barbican Centre à Londres, le BAM à New York, le Théâtre des Champs-Elysées, la Cité de la Musique, l’Opéra-Comique à Paris, le Theater an der Wien, Konzerthaus, le Concertgebouw d’Amsterdam, le Sao Carlo à Lisbonne, l’Opéra du Rhin, l’Atelier lyrique de Tourcoing, le Vlaamse Opera d’Anvers, l’Opéra de Liège, Grosses Festspielhaus de Salzbourg, le Semper Opera de Dresde, etc. Il dirige le groupe vocal Les Voix animées et L’Opéra au Village depuis 2006. Il enseigne le chant et la musique ancienne au CNRR de Toulon et à l’Université d’Aix/Marseille.

Direction artistique : Bernard Grimonet

Bernard Grimonet a créé en 1985 l’Opéra des Alpes, puis a assisté Louis Erlo à l’Opéra de Lyon pour La Damnation de Faust de Berlioz, Gabriel Bacquier à Grenoble et Rouen pour Don Giovanni de Mozart. Il assure entre autres la responsabilité de la scénographie des concerts du Cefedem (Centre de formation supérieure des enseignants de musique) à Aubagne et met en scène, en 2004, Didon et Enée, de Purcell, dans une production avec l’Orchestre de chambre de Toulon et du Var. Depuis 2006, il assure la mise en scène et la scénographie de toutes les productions de l’Opéra au Village à Pourrières.

Conseiller artistique : Jean de Gaspary


Les chanteurs sont sélectionnés sur audition par un jury de professionnels.

La Servante Maîtresse

Pierre Villa-Loumagnebaryton-basse Pandolfe
Monique Borrellisoprano Zerbine
Fabrice Alibertbaryton Scapin

Le Tableau parlant

Pierre Espiautténor Cassandre
Catherine Boccisoprano Colombine
Fabrice Alibertténor Pierrot
Gwénaëlle Chouquetsoprano Isabelle
Benjamin Auriolténor Léandre
Cor Maryline Pongy
Violoncelle Virginie Bertazzone
Flûte Jean-Luc Bonnet
Flûte Virginie Robinot
Piano Isabelle Terjan
Alto Cécile Hahn-Fritsche
Violon Stéphanie Périn-Bayle
Régie Sylvie Maestro
Costumes Mireille Caillol et son équipe
Décors Gérard Méliani et son équipe


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